L’intelligence émotionnelle se définit comme la capacité à reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et composer avec celles des autres.
Nous discutons et sommes en interactions quotidiennement, sans se questionner sur nos attitudes et nos aptitudes verbales et non-verbales. Cependant, l’émotion prend parfois une part importante dans ces échanges et des questionnements individuels peuvent survenir, se multiplier et chacun de nous développe des stratégies pour se réguler et adapter nos comportements. Face à la joie, le dégoût ou la peur, nous essayons de limiter l’amplitude de nos rythmes cardiaque et respiratoire ou de contrôler nos expressions du visage et nos gestes, tout comme notre débit de paroles. Or, ces capacités divergent selon les individus et sont notamment influencées par nos compétences et celles de nos interlocuteurs. C’est ici qu’intervient la notion d’intelligence émotionnelle, composante « fondamentale » selon Goleman (1995). Elle se définit comme la capacité à reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et composer avec celles des autres. Il est difficile de scorer cette intelligence dans un cadre clinique, en revanche, elle peut être mesurée dans un cadre de recherche, comme dans l’étude « Les émotions dans les conversations » (Viaud, 2020), par l’échelle TEIQue (Petrides, 2009) qui l’analyse au travers différents facteurs. Elle mesure notamment les compétences relationnelles, la perception et l’expression émotionnelle ainsi que l’empathie. Pétrides (2009) nomme ces facettes de l’intelligence émotionnelle, l’émotionnalité, définie alors comme le besoin de comprendre nos émotions et de percevoir correctement celles des autres.
En outre, la recherche apporte des éléments clés pour le travail clinique. En ayant connaissance de l’importance des émotions, de leur régulation et des différences interindividuelles, il est possible de sensibiliser le patient avec ses points forts et ses faibles. En effet, ces capacités que représentent l’émotionnalité sont centrales et nécessaires au bon fonctionnement des relations interpersonnelles, pouvant faciliter le dialogue et la régulation émotionnelle tout en permettant au conflit d’être à la fois mieux géré et contenu.
Scorer l’intelligence émotionnelle aussi facilement que le quotient intellectuel n’est malheureusement pas encore possible. Toutes ces choses gratuites à disposition sur internet ne sont pas fiables, et il nous semble important de le notifier ici. En investiguant le fonctionnement psychique, nous pouvons répondre à quelques questionnements autour de cette intelligence émotionnelle. A travers l’analyse du discours, le professionnel peut en apprendre davantage sur les angoisses et les mécanismes de défenses régissant le quotidien et impactant les réactions et les comportements. Adaptées pour l’enfant, l’adolescent et l’adulte, les méthodes projectives sont des supports permettant de ce faire. Elles questionnent également la construction identitaire ainsi que les dynamiques relationnelles, en lien étroit avec l’intelligence émotionnelle, comme décrite précédemment.